Troubles de voisinage : bruits créés par des comportements anormaux
Vérifié le 28 janvier 2025 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)
Vous êtes incommodé par des bruits de voisinage au sein de votre immeuble ou à proximité de votre maison ? Ces bruits peuvent émaner d'une personne ou d'un animal ou d'une installation. Ils peuvent être sanctionnés dès lors qu'ils constituent un trouble anormal se manifestant de jour ou de nuit. Nous vous indiquons quelles sont les démarches à accomplir pour faire cesser ces nuisances.
Les troubles de voisinage désignent des nuisances ou gênes anormales causées par un voisin. Ce trouble est sonore lorsqu'il résulte de bruits provenant d'activité professionnelle ou de bruits domestiques.
Il peut s'agir de bruits causés par :
- Un individu (ou plusieurs), locataire ou propriétaire d'un logement (cri, talons, chant, fête...)
- Une chose (instrument de musique, chaîne hi-fi, téléviseur, outil de bricolage ou de jardinage, pétard, pompe à chaleur, éolienne, appareils électroménagers...)
- Un animal (cris, aboiements).
Pour qu'un bruit puisse être reconnu comme un trouble anormal de voisinage, il doit dépasser les inconvénients ordinaires de la vie en collectivité.
Les nuisances sonores peuvent être ponctuelles (par exemple une fête) ou répétitives (aboiements, musique forte), de jour (7h à 22h) comme de nuit (22h à 7h).
Trois critères principaux sont pris en compte pour apprécier l'anormalité d'un bruit :
- L’intensité du bruit, c'est-à-dire la gravité du trouble qu'il suscite
- La durée et la répétition, une nuisance ponctuelle étant moins souvent considérée comme un trouble qu’une gêne récurrente
- Et le contexte local (zone urbaine ou rurale, professionnelle ou résidentielle). Par exemple, un bruit jugé tolérable dans un environnement urbain dense peut être considéré comme anormal dans un quartier calme.
À noter
Les troubles de voisinage peuvent aussi être d'origine olfactive (odeur), visuelle (par exemple obstruction de la vue).
Vidéo - Idée reçue : Peut-on faire du bruit sans risque avant 22 heures ?
Vidéo - Voisinage - Troubles et nuisances sonores
Titre de la vidéo : Pouvons-nous faire du bruit sans risque avant 22 heures ? Idée reçue
(Conversation SMS entre deux amis)
- A quelle heure on commence la fête vendredi ?
- 18h ! Mes voisins risquent de se plaindre si on fait trop de bruit
- Il faut que je les prévienne
- Mais non, pas besoin !
- Tu n'es pas obligé de les prévenir, on a le droit de faire autant de bruit qu'on veut jusqu'à 22h !
(Idée reçue)
Pouvez-vous vraiment faire du bruit sans risque avant 22 heures ?
(Réponse)
Non.
Contrairement à une idée largement répandue, vous ne pouvez pas gêner vos voisins quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit.
Vous pouvez être sanctionné si vous faites du bruit trop souvent, trop longtemps ou trop fort, lors d'une fête par exemple.
De même, vous êtes responsable des bruits causés par votre animal de compagnie, par votre enfant ou par l'utilisation de vos appareils ménagers ou audiovisuels. Si vos voisins portent plainte, vous encourez une amende pouvant s'élever à 450 €.
De plus, des arrêtés préfectoraux ou municipaux peuvent interdire certains bruits à certaines heures dans votre département ou dans votre commune. Il s'agit par exemple de bruits occasionnés par des travaux de bricolage.
Alors, si vous organisez une fête en journée ou la nuit, il est préférable de prévenir vos voisins afin qu'ils tolèrent le bruit occasionné.
(Points clés)
- Vous ne pouvez pas déranger la tranquillité d'autrui ni le jour ni la nuit
- Vous pouvez être sanctionnés si vous faites du bruit trop souvent, trop longtemps ou trop fort
- En cas de plainte : amende pouvant aller jusqu'à 450 €
Certains arrêtés préfectoraux ou municipaux peuvent interdire certains bruits à certaines heures
Plusieurs démarches préalables sont à accomplir par étapes successives présentées ci-dessous.
1. Aller voir l'auteur des nuisances
Tout d'abord, il est nécessaire d'aller voir l'occupant du logement (propriétaire ou locataire) d'où proviennent les bruits pour lui faire part de votre gêne et lui demander de faire cesser les nuisances.
2. Envoyer un courrier simple
S'il n'agit pas, vous devez ensuite lui envoyer un courrier simple. Ce courrier doit rappeler :
- L'origine du trouble (par exemple aboiement d'un chien ou bruits d'outil de bricolage)
- La gêne occasionnée par ce bruit dans votre vie quotidienne (notamment atteinte à votre tranquilité ou à votre santé)
- La nécessité de faire cesser les nuisances subies.
Il est recommandé de réunir un maximum de preuves à l'appui de votre courrier.
3. Envoyer un courrier recommandé avec accusé de réception
Puis, en cas d'inaction de l'auteur du trouble, vous devez lui envoyer un courrier recommandé avec accusé de réception le mettant en demeure de faire cesser la gêne occasionnée par le bruit.
Cette lettre reprend les informations contenues dans le précédent courrier.
Vous pouvez également vous aider d'un modèle de lettre pour rédiger votre courrier :
Modèle de lettre à adresser au voisin bruyant
À noter
Le propriétaire est responsable du comportement et des troubles causés par son locataire. Par conséquent, si l'auteur des troubles est un locataire, vous devez également envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception au propriétaire du logement pour lui demander de prendre toutes les dispositions utiles et nécessaires pour faire cesser les nuisances.
4. En cas d'un logement en copropriété, avertir le syndic
Par ailleurs, si le logement est en copropriété, il est recommandé de vérifier le règlement de copropriété. Ce document peut contenir des règles, notamment l'interdiction de troubler la tranquillité des occupants par tout bruit, de quelque nature qu'il soit. Les clauses du règlement de copropriété s'imposent aux propriétaires et aux locataires de l'immeuble.
Dans le cas où l'auteur du trouble ne respecte pas le règlement de copropriété, vous devez avertir le syndicPersonne (professionnel ou copropriétaire bénévole) chargée d'assurer la gestion administrative, technique, financière et comptable de la copropriété, par tous moyens (mail, lettre, etc.), des nuisances subies. En effet, le syndic est garant du respect du règlement de copropriété. Il doit donc effectuer toutes les démarches utiles pour préserver la tranquillité des occupants de l'immeuble.
5. Avertir le maire
Enfin, il est également recommandé de vérifier s'il existe un arrêté municipal (décision du maire) ou préfectoral (décision du préfet) concernant le bruit.
Certains arrêtés peuvent, par exemple, imposer des horaires pour utiliser des outils de jardinage ou de bricolage (tondeuse à gazon, tronçonneuse, perceuse, etc.).
Si l'auteur du trouble ne respecte pas les obligations de l'arrêté municipal ou préfectoral, il faut en avertir le maire par tous moyens.
Faire appel à un commissaire de justice
Vous pouvez faire appel à un commissaire de justice (anciennement huissier de justice) pour qu'il établisse un ou plusieurs constats.
Le procès-verbal de constat est un document officiel rédigé par un commissaire de justice. Ce document contient une description objective et impartiale de la situation. Il peut être accompagné de pièces (photographies, enregistrement audio, vidéo, etc.) et de mesures réalisées par le commissaire de justice (par exemple, mesure du niveau sonore).
Ce document sera utile pour saisir, par la suite, le juge.
Faire appel à la police ou la gendarmerie
Vous pouvez faire appel à la police ou la gendarmerie pour faire constater les nuisances. Leur intervention consiste à procéder à un constat du bruit ainsi qu'à une verbalisation de l'auteur si les nuisances sonores sont avérées.
À savoir
Les bruits ou tapages injurieux ou nocturnes, troublant la tranquilité d'autrui, sont punis par une amende de 450 € maximum. L'auteur du bruit peut se voir confisquer la chose qui a servi ou était destinée à commettre le bruit ou la chose qui en est le produit.
Cette infraction peut également faire l'objet d'une amende forfaitaireSomme à régler dans un délai précis à la suite de certaines infractions relatives notamment à la circulation routière et sans passage par un tribunal. Le montant peut être minoré ou majoré en fonction de la date de paiement. pour un montant de :
- 68 € si l'auteur du bruit règle l'amende immédiatement ou dans les 45 jours suivant le constat d'infraction (ou l'envoi de l'avis d'infraction s'il existe)
- 180 € après ce délai.
Vous pouvez également déposer une main courante ou porter plainte.
Attention
Une personne victime de menaces ou insultes pour de faux motifs de nuisances sonores peut également porter plainte pour harcèlement.
En outre, une personne qui prévient à tort la police ou la gendarmerie risque une condamnation pour dénonciation calomnieuseFait de dénoncer une personne à la police ou à la gendarmerie pour des faits que l'on sait totalement ou partiellement inexacts.. La peine maximale est de 5 ans de prison et 45 000 € d'amende. La personne visée par la fausse dénonciation peut porter plainte au pénal contre l'auteur des faits. Ce dernier peut aussi être poursuivi par le procureur de la République.
Pour trouver une solution amiable avec l'auteur du bruit si les nuisances persistent malgré vos différents courriers, vous avez la possibilité de recourir à :
- Un conciliateur de justice (démarche gratuite)
- Ou à un médiateur (démarche payante)
- Ou à une procédure participativeDémarche amiable de résolution d'un litige qui repose sur la signature d'un contrat écrit par lequel chacun s'engage à rechercher un accord dans un certain délai. Le recours à un avocat est obligatoire. (démarche payante avec recours à un avocat).
Où s’adresser ?
À savoir
Cette démarche amiable est obligatoire pour pouvoir faire, par la suite, un recours auprès du tribunal.
Que demander au juge ?
Si toutes les précédentes démarches n'ont pas abouti, vous pouvez agir en justice pour demander :
- La cessation des nuisances, éventuellement sous astreinteCondamnation d'une personne à payer une somme d'argent par jour, semaine ou mois de retard si une obligation imposée par une décision de justice n'est pas exécutée.
Le juge va ordonner toutes les mesures qu'il estime utile pour faire cesser le trouble comme, par exemple, l'insonorisation du logement. Dans ce cas, il va chercher à préserver ou restaurer votre cadre de vie.
- L'indemnisation du préjudice subi du fait du trouble anormal de voisinage
Le juge peut condamner l'auteur du trouble à vous verser des dommages et intérêts pour réparer ou compenser le préjudice subi. Cette réparation concerne le préjudice matérielAtteintes aux biens d'une personne ou à ses intérêts financiers. (par exemple, la dépréciation d’un bien immobilier) et le préjudice moralAtteinte à l'affection d'une personne (souffrance, douleur) (par exemple, l'atteinte à la tranquillité).
- La résiliation du bail du locataire à l'origine des nuisances.
Cette action permet au syndicat des copropriétaires ou à tout copropriétairePersonne physique ou morale (société/entreprise) propriétaire d'un ou plusieurs lots dans un immeuble d'obtenir l'expulsion du locataire, auteur des bruits.
Rappel
Il est obligatoire d'avoir recours à un conciliateur de justice ou à un médiateur ou à une procédure participative pour pouvoir, par la suite, faire un recours auprès du tribunal.
Quelle est la juridiction compétente ?
La juridiction compétente varie :
- Pour une action en référé ou pour un litige dont le montant est indéterminé ou supérieur à 10 000 €, c'est le tribunal judiciaire du lieu où demeure l'auteur du bruit qui est compétent.
Il est obligatoire de se faire accompagner par un avocat.
Où s’adresser ?
- Pour un litige dont le montant est inférieur ou égal à 10 000 €, c'est la chambre de proximité (anciennement tribunal d'instance) du lieu où demeure l'auteur du bruit qui est compétente. Dans ce cas, l'avocat n'est pas obligatoire.
Vous pouvez utiliser un formulaire pour saisir le tribunal.
Requête aux fins de saisine du tribunal judiciaire ou du tribunal de proximité
- Pour une action en résiliation du bail, c'est le juge des contentieux de la protection du lieu de situation de l'immeuble qui est compétent.
Un formulaire est disponible pour saisir le juge des contentieux de la protection.
Requête aux fins de saisine du juge des contentieux de la protection
Il est recommandé de se faire représenter par un avocat, même si la représentation n'est pas obligatoire.
Quelles sont les documents à communiquer au juge ?
Pour toute demande, il est obligatoire d'apporter la preuve de la réalité du trouble et de son caractère anormal. Pour cela, vous devez réunir à maximum de documents à l'appui de votre demande, notamment :
- Courriers échangés avec l'auteur du bruit
- Procès-verbal de constat établi par un commissaire de justice
- Témoignages, pétitions
- Récépissé de plainte ou de dépôt de main courante
- Certificat médical si votre état de santé s'est dégradé en raison de ces nuisances.
Toute preuve est recevable à condition qu'elle est été recueillie loyalement. Par exemple, vous ne pouvez pas photographier ou filmer votre voisin dans son domicile à son insu.
Infographie - Troubles de voisinage : quelles démarches en cas de bruits anormaux ?

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1/ Aller voir son voisin
L’informer de la gêne subie et trouver une solution commune pour y mettre fin.
2/ Si les nuisances persistent
Lui envoyer un courrier simple pour lui demander de faire cesser les nuisances sonores.
3/ Si les nuisances persistent
Envoyer un courrier recommandé avec accusé de réception pour le mettre en demeure de faire cesser la gêne occasionnée par le bruit.
4/ Si les nuisances persistent
Prendre rendez-vous avec un conciliateur ou un médiateur pour trouver une solution amiable.
5/ En cas d’échec
Agir en justice pour demander la cessation des nuisances subies et/ou l’indemnisation du préjudice.
À savoir :
Pour récupérer des preuves, vous pouvez :
- Faire appel à un commissaire de justice pour qu’il constate la réalité et la nature du trouble subi dans un procès-verbal de constat
- Déposer une main courante ou une plainte au commissariat ou à la gendarmerie
- Demander des témoignages et/ou faire signer une pétition aux voisins.
Qui peut m'aider ?
Vous avez une question ? Vous souhaitez être accompagné(e) dans vos démarches ?
Interdiction de porter atteinte à la tranquilité et la santé d'autrui par du bruit
Responsabilité de plein droit et exonération de la responsabilité pour trouble anormal du voisinage
Bruits constitutifs de trouble de voisinage
Lutte contre le bruit
Pouvoir du maire en matière de bruit
Sanctions pénales en cas de bruits ou tapages injurieux ou nocturnes
Montant des contraventions
Amende forfaitaire
Délai de paiement de l'amende forfaitaire
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